La performance… La perfection… La culpabilité… Tout cela est étroitement lié !
Le monde dans lequel nous vivons et la société dans laquelle nous évoluons, nous obligent à être performants en tout, tout le temps… Lorsque cette injonction implicite de perfection n’est pas atteinte, quand on ne peut être performant partout, quand on se dit qu’on n’a pas été capable de… On culpabilise… C’est un cercle vicieux.
Je me bas chaque jour, dans mon métier et dans ma vie en général, pour essayer de casser ce mythe de perfection, ce besoin de performance à tout prix… Je laisse voir mes failles, mes imperfections, mes limites. Je rencontre trop de personnes dans mon cabinet qui culpabilisent, qui se mettent une pression de dingue et qui, au final, ne sont pas heureux mais ne savent pas vraiment pourquoi…
Alors j’ai décidé de vous lister mes imperfections, mes performances ratées et mes échecs cuisants (ou en tout cas une partie sinon le texte serait trop long^^).
Il arrive que je n’ai pas envie de me lever le matin, (c’est assez souvent d’ailleurs…), même quand j’entends mes enfants qui se réveillent… Où est passé ce temps où la joie et l’excitation me faisaient sortir du lit comme une bombe ? Ah j’oubliais, nous les adultes, avons perdu notre âme d’enfant…
Mince alors !
Il m’arrive de traîner le soir, juste comme ça, pour moi, pour prendre le temps, avant d’aller chercher mes enfants à l’école ou à la crèche, avant de commencer le marathon du soir… Comme un sportif qui ferme les yeux et se concentre avant son match.
Il m’arrive de crier sur mes enfants (pas biennnnnnnnnnnnnn). Dans ces cas, je culpabilise assez vite (“bah alors ma grande, c’est ton boulot et tu n’en as pas été capable ?”). En général, j’essaie de comprendre ce qu’il s’est passé en moi pour en arriver là (quel est le besoin derrière ça), mais parfois, rien du tout, que nenni, j’ai juste crié et puis c’est tout, point !
Il m’arrive de ne pas faire de sport pendant trèèèèèèèèèèèèèèèèèès longtemps et de manger n’importe quoi… De me dire “allez f… je m’engraisserai au pire et on verra ensuite”. J’accepte juste que ça, pour le moment, ce n’est pas une priorité. Je lâche un peu prise là dessus, pour un petit moment. Quelques temps après, en général, je fais la gueule quand je monte sur la balance^^ Non je déconne, je ne monte plus sur la balance !
Il m’arrive de mettre mon plus jeune à la crèche, alors que je ne travaille pas ce jour là, juste pour prendre du temps pour moi. Égoïste me direz-vous ? Et bien non, car en prenant ce temps pour moi, je serai davantage disponible pour lui ensuite !
Il m’arrive de délaisser complètement mon conjoint, d’avoir usé toute mon énergie pour mes enfants et mon boulot et de ne plus avoir aucune ressource pour lui, de ne même plus avoir la force de l’écouter, lui répondre, tenir une conversation… Bah oui quoi, je suis humaine ! Pardon chéri !
Il m’arrive de reporter un boulot parce que je n’ai pas envie, et de carrément l’oublier jusqu’au dernier moment (la loose) ! Chers clients, chers collègues, vous qui me lisez, ne me jugez pas trop vite
Allez, quelques petits derniers pour la route : il m’arrive de ne pas voir certains amis pendant trèèèèèèèèèèèèèèès longtemps et de ne même pas culpabiliser, de ne pas avoir envie de sortir alors qu’on me propose une super soirée, de rester sous mon plaid (allez-y jugez moi, je suis sure que vous faites pareil , de mettre mon vieux jogging quand je travaille de la maison, de ne pas donner de bains aux enfants parce que j’ai la flemme, de dépenser l’argent que je n’ai pas, de ne pas faire ma couleur et de voir mes cheveux blancs en bataille, de dire à mon corps “shuuuuuuut”, d’avoir envie de frapper quelqu’un qui me jugerait (même si je suis contre la violence hein !), de pleurer devant un truc débile (m’enfin elle sort d’où cette sensibilité ?), de ne plus supporter de voir des gens dormir dehors tellement c’est inhumain, de râler pour rien, de me dire sportive alors que bon… bof quoi, de sortir en mode “Florence Foresti dans son sketch”(si vous ne savez pas de quoi je parle, allez voir sur youtube), de faire des siestes en pleine journée alors que j’ai du travail, de regarder Facebook bien trop souvent dans la journée, d’attendre des “like” sur la super photo que j’ai mise, d’être fâchée de ne pas en avoir assez, de dire que j’ai couru le semi-marathon en omettant de préciser que j’ai vomi 6 fois ensuite, d’essayer de prioriser sans y arriver, de dire 12 fois dans la journée que je suis fatiguée, de ne pas arriver à lâcher prise (en plus je déteste ce mot), de dire “merde” bien trop souvent, de ne pas être féminine, mais alors pas du tout, …
Et bien d’autres encore !
Voilà voilà.
Rassurez-vous, vous n’êtes pas seuls à être imparfaits. C’est le propre de l’être humain Et puis la perfection, si elle existait, on s’ennuierait vite !
Alors la prochaine fois que vous culpabiliserez parce que vous n’avez pas fait ci ou ça, ou parce que justement vous avez fait ci ou ça, que vous ne serez pas le plus performant dans tel ou tel domaine, que vous essuierez un échec, et bien vous penserez à moi, moi la fille qui sort en jogging pour aller chercher ses enfants à l’école, avec son chignon de maman qui n’a pas le temps.^^.
S. Versepuy
BlueCoach